MILAN

Contrairement à ses consœurs, Milan ne cultive pas l'art de son histoire. Celle qui fut tour à tour romaine, lombarde, française, espagnole, autrichienne, est la plus européenne des villes d'Italie et la plus ouverte sur l'avenir. Est-ce parce qu'elle est le fer de lance de l'économie italienne, que l'argent y règne, que la bourse y siège ? Elle sait comme aucune autre cité allier son passé à sa modernité.

À Milan, les églises côtoient les gratte-ciels, les musées, les showrooms consacrés au design, et les airs de la Scala, utilisés comme bande-son des défilés de mode. Regardez-la ! La ville s'est construite en spirale. Au centre, son cœur éternel, le Duomo, la Scala, le Quadrilatère de la mode. C'est là, dans ses cafés, ses boutiques, que l'on respire le raffinement et le savoir-vivre à la milanaise que Stendhal, le grand écrivain français du XIXe siècle, aimait tant, que l'on goûte dans une pâtisserie un panettone, cette brioche de Noël si délicieuse. Plus on s'éloigne, plus on se rapproche de Brera, de Porto Nuova, plus on découvre une ville esthétique, créative, expérimentale, environnementale. Cela n'aurait sans doute pas déplu à l'un de ses enfants chéris, Léonard de Vinci, ce génial humaniste, figure emblématique de la Renaissance, inspiré par les modèles antiques et qui a exploré inlassablement de nouvelles voies artistiques et scientifiques. Cependant, la métropole du nord de l'Italie ne vise pas seulement le firmament de l'art : elle ambitionne aussi de caresser les étoiles de la gastronomie. La cuisine lombarde brille du talent d'une jeune génération de chefs qui la réinvente sans la détourner et la réputation d'excellence qui leur est assignée vous promet de la « haute cuisine », au même titre que la « haute couture » omniprésente. N'est-ce pas aussi cela le summum du chic et de l'élégance ?